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  • Photo du rédacteurRapahël MIGOUMET

Microsoft et l'IRS : Un Conflit Fiscal de 28,9 Milliards de Dollars

La bataille fiscale entre Microsoft et l'Internal Revenue Service (IRS), l'autorité fiscale américaine, constitue un dossier épineux impliquant une somme colossale de 28,9 milliards de dollars. Cette revendication découle d'une enquête de l'IRS sur les pratiques de partage de coûts de Microsoft, couvrant la période de 2004 à 2013.



Pratiques de Partage de Coûts de Microsoft : Une Stratégie Contestée


Microsoft est au centre des critiques en raison de ses activités de partage de coûts dans des juridictions telles que Singapour, Dublin et Porto Rico, reconnues pour leurs avantages fiscaux. Bien que la société défende ces pratiques comme étant conformes à la nature mondiale de ses activités, elles sont de plus en plus critiquées pour leurs implications sur les recettes fiscales des États.


Le Partage de Coûts : Une Tactique Fiscale Discutée


Le partage de coûts, également appelé "cost sharing" en anglais, est une stratégie fiscale adoptée par des entreprises telles que Microsoft pour alléger leur charge fiscale. Cette approche implique le partage des coûts liés à la recherche, au développement, aux licences, aux brevets, ou à d'autres activités entre différentes filiales de l'entreprise, souvent situées dans des pays à fiscalité avantageuse.


Concrètement, cela permet aux filiales dans ces juridictions fiscales favorables de contribuer aux coûts de développement et de recherche, réduisant ainsi les bénéfices imposables de l'entreprise dans ces pays. Bien que cette pratique puisse être légale, elle est de plus en plus scrutée par les autorités fiscales et peut conduire à des litiges, comme dans le cas actuel entre Microsoft et l'IRS.


Réponse Contestataire de Microsoft


Face à la réclamation de l'IRS, Microsoft ne se laisse pas intimider. La société conteste vigoureusement cette demande et s'engage dans un processus de contestation à long terme. Elle est prête à porter le litige devant les tribunaux si nécessaire, signifiant ainsi sa confiance dans les arguments qu'elle avance. Microsoft affirme qu'aucune provision supplémentaire n'est envisagée pour ce redressement fiscal, illustrant sa confiance dans la solidité de sa position.


Implications pour les États et les Entreprises


Les pratiques de partage de coûts soulèvent des inquiétudes croissantes, car elles privent les États des ressources fiscales nécessaires pour financer leurs services publics. Aux États-Unis, une loi récente, promulguée sous la présidence Trump, encourage les entreprises multinationales à payer directement leurs impôts dans le pays.


Évolutions Fiscales Mondiales


Au niveau international, un accord a été établi pour instaurer un taux d'imposition minimum de 15 % sur les sociétés, bien que ce taux soit sujet à controverse. Parallèlement, l'OCDE a mis en place de nouveaux instruments visant à permettre aux pays émergents de percevoir davantage d'impôts sur les revenus des multinationales opérant sur leur territoire.


Conclusion : L'Appel à une Réforme Fiscale Globale


La confrontation fiscale entre Microsoft et l'IRS soulève des questions cruciales sur la responsabilité fiscale des grandes entreprises. L'issue de la revendication de 28,9 milliards de dollars demeure incertaine, mais elle souligne l'impératif d'une réforme fiscale mondiale pour garantir une contribution fiscale équitable de la part des acteurs économiques majeurs.

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